Sri Lanka, plantation de thé à Nuwara Eliya (© Sylvie Strobl)

mardi 10 juin 2014

L'embellie

Audur Ava Ólafsdóttir
Traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
Points n°3239


"Heureux au jeu, malheureux en amour" : ce dicton pourrait s'appliquer sans  peine à la narratrice de L'Embellie, une trentenaire traductrice-rédactrice-correctrice que son compagnon vient de quitter. Quasi simultanément, elle apprend qu'elle a gagné le gros lot à la tombola des sourds et muets, et qu'elle est également bénéficiaire d'un autre gros lot à la loterie islandaise. 
Un malheur - ou un bonheur, c'est l'histoire qui nous l'apprendra - n'arrivant jamais seul, sa meilleure amie doit faire un séjour à l'hôpital et n'a d'autre solution que de lui confier son fils Tumi, un gamin de 4 ans presque sourd et affublé de lunettes à verres épais comme des loupes. Or s'il y a bien une chose qui manque tout à fait à notre narratrice, c'est l'instinct maternel. C'est en partie pour cela que son compagnon l'a quittée. 

Tant de bouleversements en si peu de temps mettraient KO bon nombre d'individus, mais notre héroïne a pour habitude de prendre la vie comme elle vient, abordant les événements avec un perpétuel décalage. Son incapacité à faire des plans ou des projets fait qu'elle est toujours disponible pour accepter ce que la vie lui réserve et suivre ses envies.  Et son envie, en ce moment précis, c'est d'effectuer un voyage en Islande, une sorte de Road Trip dans lequel elle embarque Tumi ; singulier équipage que cette femme totalement inexpérimentée avec les enfants et ce petit bonhomme lunaire en manque de père, toujours prêt à s'attacher à la première jambe d'homme qu'il croise...

Au fil du périple, dans une Islande qui devrait être enneigée mais qui doit affronter des pluies diluviennes, nos deux voyageurs vont de rencontre en rencontre : un choeur de chanteurs estoniens, un vétérinaire, un Père Noël, mais aussi des moutons, un faucon dans un carton, des phoques... et des souvenirs qui affleurent et qui ponctuent le récit de quelques paragraphes en italique. 

Avec drôlerie et un rien d'humeur fantasque, l'auteur nous conte ce voyage au cours duquel une relation tendre se noue entre la jeune femme et son petit passager. C'est léger sans être insipide, émouvant sans être sirupeux, grave sans être dramatique... Dans la même veine que "Rosa Candida" déjà présenté sur ce blog, la botanique en moins, la gastronomie en plus puisque le livre se termine par "quarante-sept recettes de cuisine et une recette de tricot" !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre message, voici la marche à suivre :

1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Cliquer sur Publier

Si vous vous identifiez comme "anonyme" et que nous nous connaissons, laissez-moi un petit indice afin que je puisse vous reconnaître !
Merci d'avance !